Performance

De nos mains réunies

jeudi 21 avril 2022 de 19h à 20h

Complet

Dans le cadre du Prix Emmaüs de la Jeune Création

L'installation performative De nos mains réunies, est l'aboutissement de plusieurs mois d'ateliers de recherche.

La main apparaît comme la matrice du projet, comme elle est celle de la création et de l'échange. Vecteur de don comme de réception, la main offre autant qu'elle reçoit; elle est notre premier rapport au monde sensible.
 
De leurs mains réunies, Luc, Anita-Florence, Abdallah, Badra, Nicolaï, José, Adjoua, Alioune et Alex manipulent et activent les éléments de l'installation qui se transforme. Une sculpture de mains verticale est allongée et métamorphosé en autel et un paysage horizontal apparaît. Les mains, les objets et les corps dansent, clament et déclament autour d'une table ainsi formée, comme un témoin de cette procession achevée.
 
Dans un ballet riche de sens, les bols voguent de mains en mains, les effluves se mélangent et les goûts se prononcent. Cette communion ultime a des airs de rituel, qui vient célébrer le partage et rappeler humblement à chacun·e d'entre nous la richesse et le caractère essentiel de l'adelphité.
 
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Lafayette Anticipations accueille Emmaüs Solidarité pour la création contemporaine, qui propose aux personnes accompagnées par Emmaüs d'élire un·e jeune artiste en vue de produire une œuvre collaborative. A l'occasion du 71e festival Jeune Création, il a été décerné à l'artiste Luc Avargues.

Né dans une famille proche de la terre et de ses vignes, le travail de Luc Avargues interroge l’essence de la nourriture, l’acte de manger dans sa dimension la plus simple,celle de prolonger la vie.

Sa cuisine est celle de sa grand-mère, de sa mère, une pratique ancienne qui se transmet. Les installations que proposent Luc Avargues sont à performer. Par lui-même tout d’abord, mais par le public aussi auquel il concède une place centrale.

Son spectateur est actant. Quand l’artiste exécute en direct une recette sur un mobilier construit par ses soins, c’est l’acte de cuisiner pour d’autres qu’il met sur un piédestal. Sous le regard de l’assistance, il construit sa sculpture dont le matériau est l’aliment. Une fois la préparation terminée, il se retire et le public ingère la nourriture transsubstantiée en art. Vient ensuite l’heure de la relique, où reste les traces de l’action. Meuble, casseroles, chiffons souillés, miettes et restes, tout témoigne du cérémonial du repas et de sa préparation pour un temps sacralisé. Comme pour nous rappeler que ce geste banal est en fait au centre de la vie.