Installation

Cycle de films

vendredi 15 sept. 2023 de 17h à 21h30

samedi 16 sept. 2023 de 11h à 21h

dimanche 17 sept. 2023 de 11h à 18h

Gratuit

Entrée libre

© Martin Argyroglo

Un cycle de films en boucle à découvrir pendant toute la durée du Festival Échelle Humaine.

→ Pacific Club, de Valentin Noujaim, 2023, technique mixte, couleur, son, 16 min
 Dans les tréfonds obscurs de La Défense, cette tour de Babel moderne où s'entrelacent les fils de la finance, jadis résida un lieu énigmatique, presque inconnu : le Pacific Club. Là, en 1979, naissait une des premières boîtes de nuit ouvrant ses portes aux jeunes Arabes de banlieue. Le club vibrant de rythmes nouveaux accueillait ces âmes en quête d'évasion, d'amour et de communion.
C'est par la voix d'Azedine, âgé de dix-huit ans à l'époque, que resurgit aujourd'hui l'histoire oubliée de ce temple fantomatique et de ceux qui se perdirent en son sein. Au-delà des apparences, l'éclat du Pacific Club dissimulait une tragédie. Les clients avides de cette euphorie illusoire ont été rattrapés par les démons du racisme, de la drogue, de l'héroïne, et du Sida, une malédiction sourde qui faucha ces existences. La boîte de nuit, témoin silencieux de cette danse macabre, devint elle-même le reflet d'une époque sombre.
Tourné en 16mm, le film émane d'une aura vaporeuse, comme si les images elles-mêmes, à l'instar des clients disparus, flottaient entre deux mondes. Les rires, les éclats de voix, tout s'efface à présent dans un écho lointain, à l'orée d'un monde insaisissable.
Pacific Club est la première partie d'une trilogie dédiée au quartier de La Défense. Le deuxième film, intitulé To Exist Under Permanent Suspicion, explore le destin d'une businesswoman jouée par Kayije Kagame. Le troisième film, Demons to Diamonds est prévu pour 2024 ainsi qu'une série de sculptures.

Produit par Manon Messiant, Iliade & Films
Avec Azedine Benabdelmoumene, Julien Mezence, Taos Bertrand
Musique de Space Afrika
VFX de Nicolas Pirus

→ Caressing Machine, de Marta Popivoda, 2017, vidéo, noir et blanc, son, 18 min
Un groupe de travailleur·euses d'une entreprise lors d'un atelier de « team building ». La voix d'un monologue intérieur passe d'un corps à l'autre. Est-ce l'enthousiasme d'un moi responsabilisé ou l'incertitude de l'emploi qui motive la performance au travail ? La mise en scène du moi est assombrie par un environnement de travail automatisé. Les strates se touchent et s'écartent, remettant en question les rythmes de travail et de vie dans le capitalisme contemporain. Finalement, les corps s'agglutinent dans un mouvement caressant, désirant un temps sans but ni intérêt.

Réalisatrice : Marta Popivoda
Scénario : Bojana Cvejić, Marta Popivoda
Directrice de la photographie : Maja Radošević
Montage : Jelena Maksimović
Son : Jakov Munižaba
Collaboration à la dramaturgie : Ana Vujanović
Production: Theory at Work, Serbie
Avec le soutien des Laboratoires d'Aubervilliers (France), The Norwegian Artistic Research Programme, NTNU Norwegian University of Science and Technology.

→ Le Fantôme de l'Impero (teaser), de Tony Regazzoni, 2022, vidéo, couleur, son, 10 min
Le Fantôme de l'Impero est une vidéo produite sous forme de « teaser » d'un projet de « dramusical » en cours d'écriture. Elle a été tournée dans les vestiges de la plus grande discothèque d'Europe au début des années 90 : l' « Ultimo Impero » (Le dernier empire), construite en périphérie de Turin. Véritable monument de l'architecture de loisir postmoderniste, ce « temple de la nuit » est une ultime réappropriation des archétypes de l'Antiquité, déplaçant de manière toujours plus décomplexée les modèles originaux. « Ultimo Impero », un nom qui sonne aujourd'hui comme une prémonition si l'on connait la tragique destinée qu'a connu le club, dans le sillon de la majeure partie de ces établissements de zones rurales ou péri-urbaines. Une double prémonition, puisqu'en citant l'Antiquité tant dans les formes que dans l'intitulé, l'effondrement, peut-être, était prévisible. Les vestiges qui subsistent n'ont finalement rien à envier à ceux des temples originels, tant ils reflètent l'âge d'or d'un épisode de notre société capitaliste.
 
→ Cœur brillant, de Tarek Lakhrissi, 2023, technique mixte, couleur, son, 14 min
Jahid fuit dans la nuit un dangereux motard et se réfugie dans un musée étrangement calme. Il y rencontre des personnages atypiques et des événements extraordinaires. Tout au long de ce voyage initiatique, Jahid se confronte à l'improbable, et passe par l'exploration de la beauté, de la conscience politique ainsi que du danger environnant… Conçu un conte psychédélique et un parcours initiatique, Cœur Brillant suggère que le sublime et le besoin de créer une communauté au milieu du désastre sont des potentielles réponses à la violence des hiérarchies, tout en tordant les codes dominants du cinéma.
 
→ Taxidermisez-moi, de Marie Losier, 2021, 16mm sur vidéo, couleur, son, 11 min
Commande du Musée de la Chasse et de la Nature, le film de Marie Losier, joueur et onirique, est un concentré de son univers poétique. Armée de sa caméra 16 mm comme d'une baguette magique, la réalisatrice redonne vie aux animaux figés dans l'éternité. Peuplé de références, Taxidermisez-moi dessine en filigrane l'idée qu'artistes et animaux partagent dans leur chair la même condition, menacés du même fusil. Produire de la beauté comme ultime acte de résistance face à "l'hypothèse tout à fait fondée d'une planète sans singes et sans animaux sauvages", aller "sur les lieux de l'art qui sont les lieux où l'on se souvient de cette perte" (Jean-Christophe Bailly), c'est nous obliger, spectateurices, à penser ce monde à venir où la beauté du vivant ne saurait se trouver qu'au cœur d'un musée.
Claire Lasolle
 
Réalisation : Marie Losier
Avec David Legrand, Jean-Pierre Petit, Simon Fravega, François Chaignaud, Éloïse Decazes
Image : Marie Losier
Scénario : Marie Losier, David Legrand
Montage : Marie Losier
Musique : Eloïse Decazes
Production : Marie Losier
Distribution : Collectif Jeune Cinéma
Pacific Club, de Valentin Noujaim, 2023, technique mixte, couleur, son, 16 min
Taxidermisez-moi, de Marie Losier, 2021, 16mm sur vidéo, couleur, son, 11 min
Cœur brillant, de Tarek Lakhrissi, 2023, technique mixte, couleur, son, 14 min