Architecture et cinéma, regards croisés
lundi 16 juin 2025 de 19h à 20h30
Gratuit sur réservation

En faisant dialoguer des architectes et des cinéastes aux préoccupations communes, ce cycle de rencontres conçu et animé par Isabelle Regnier, journaliste au Monde, propose de faire craquer les lignes dans lesquelles les disciplines tendent à se cloisonner, pour explorer de nouvelles perspectives et de nouveaux regards.
Cette première soirée réunit Meriem Chabani, architecte investie dans l'exploration du territoire sans frontière, défini par les populations qui y vivent dans les marges, et la cinéaste Leïla Kilani, autrice de fictions et de documentaires dans lesquels la question de l'émancipation individuelle est prise dans les filets d'un contexte politique global et du mouvement de l'Histoire en marche.
Sa carrière de journaliste débute en 2000 après une période passée à travailler pour des institutions culturelles à New York, puis à Hong Kong. D’abord au sein de la revue Les Cahiers du cinéma où elle couvre l’économie du cinéma et la politique culturelle (sous le pseudonyme Anne Ballylinch). Puis au quotidien Le Monde, dont elle intègre la rédaction en 2002. Après quinze années passées au sein de la rubrique cinéma, à exercer une activité de critique, elle se voit confier la rubrique architecture et patrimoine du journal. Isabelle Regnier est l’autrice de deux documentaires, La Rue est à eux (2010) et Pièce Montée (2012). Lauréate du prix de la critique de l’Académie d’architecture en 2019, elle a contribué à plusieurs ouvrages : Jacques Rozier, le Funambule (Cahiers du cinéma, 2001), Elles construisent, portraits d’architectes franciliennes (Maison de l’architecture d’Ile-de-France, 2024), La Fondation danoise : Kaj Gottlob (Still, 2025). Elle enseigne par ailleurs, dans le cadre du master Arts à l’Ecole Nationale Supérieure et du master de journalisme culturel de la Sorbonne Nouvelle.
À l’intersection de la maîtrise d’œuvre et de la recherche, elle explore les dynamiques sociales, politiques et économiques qui façonnent les territoires et leurs architectures. Son travail sur des sites complexes comprend le centre culturel Swann Arr au Myanmar, le centre d’art pour réfugiés Globe Aroma à Bruxelles, et une future mosquée à Paris. Elle enseigne actuellement à l’École d’Architecture Paris-Malaquais – PSL (FR) et à la Harvard Graduate School of Design (USA). Ses projets ont été présentés à la Biennale de Venise, la Biennale de Lagos, la Biennale d’Istanbul, au musée du MAXXI et à la Triennale d’Oslo. Régulièrement distinguée, elle reçoit en 2020 le prix Europe 40 Under 40, décerné par le Centre Européen d’Architecture et le Chicago Athenaeum. En 2023, AMC la reconnaît parmi les figures féminines émergentes de la profession. En 2025, Le Monde la désigne comme l’une des personnalités à suivre dans le monde de la culture.
Leila Kilani a toujours rêvé d’être clown. Elle est passionnée par les différentes formes de narration et de récit. Elle réalise des documentaires hybrides, des longs métrages, des films cinématographiques et expérimentaux, écrit des séries télévisées.
Son travail a été sélectionné dans de nombreux festivals de cinéma, notamment à Cannes, Locarno, Rotterdam, Venise et Saint-Sébastien. Ses films ont reçu un excellent accueil critique.
Elle réalise des films depuis 2001, comme Tanger, le rêve des brûleurs (Grand Prix documentaire du Fespaco, Tanit d’or à Carthage...) ou encore Nos lieux interdits qui explore la mémoire de la violence politique au Maroc, Sur la Planche projeté au Festival de Cannes, ainsi que dans quelques 70 autres festivals, recevant de nombreux prix et une reconnaissance critique. Sa dernière fiction Indivision a eu sa première mondiale au festival de Rotterdam. Salué par la critique, il a été sélectionné dans une trentaine de festivals.
Elle est l’initiatrice du Jardin des Coïncidences, un collectif transdisciplinaire qui réunit artistes, juristes, chercheur·ses, designers, ingénieur·ses et citoyen·nes autour d’une ambition commune : prototyper le futur. À la croisée de l’art, du droit et de la pensée critique, le collectif conçoit des dispositifs exploratoires mêlant enquête, fiction et création collective. Parmi ses projets phares : Les Procès 2080, un exercice d’anticipation juridique et politique qui imagine les responsabilités d’aujourd’hui à la lumière du monde de demain.