Exposition

Clovis Bataille | Exposition Coming Soon

Cette série "Untitled (Fakir)", de l'artiste Clovis Bataille, est composée de seringues d’insuline que l’artiste s’administre quotidiennement pour traiter un diabète de type 1 et qu’il insère ensuite méthodiquement sur des panneaux en bois. Ces panneaux ont protégé des vitrines de magasins et de banques contre des dégradations lors de manifestations. Cette œuvre mêle deux gestes de prévention — l’un contre des crises liées à la maladie ; l’autre contre la destruction liée à la colère — et fait apparaître l’ambiguïté de ces objets, entre soin et contrôle. Les emplacements de seringues vides dans les panneaux prédisent les gestes à venir, une répétition qui fait tenir en vie.

Composé d’assemblages, de sculptures, de photographies et d’installations, le travail de Clovis Bataille explore les notions d’architecture, de structures sociales et d’urbanisme.

Par l’intermédiaire de matériaux et d’images récupérés, parfois réassemblés, Clovis Bataille s’attache à déceler des procédés de cohabitation, d’aliénation, de discipline et de désordre.

Son travail a été montré lors d’expositions collectives (Lafayette Anticipations, ExoExo, Fitzpatrick gallery, 3537, London Science Museum Late) et personnelles (Petrine à Paris, Pole Gallery à Paris et Londres).

Transcription

Je m'appelle Clovis Bataille et je suis artiste. 

Mon travail, c'est essentiellement un regard que je peux porter sur ce qui compose le milieu urbain. Ça peut être l'architecture, ça peut être des comportements entre les gens, les actions qui se passent dans la rue. Je m'intéresse aux structures, aux différentes hiérarchies qui prennent place dans les milieux urbains, dans les villes. Je m'intéresse aux liens qu'elles peuvent avoir et aux contradictions qui peuvent parfois en ressortir. Il y a une donnée qui est assez importante pour moi dans ma pratique, c'est de m'intéresser principalement à des éléments qui ont déjà servi ou à des choses un peu laissées pour compte, ou des matériaux que les gens peuvent jeter ou qui n'ont plus d'utilité. Et donc cette série de travaux part en partie de là, c'est une des idées qui la composent. Cette série de travaux parle d'entrée, de sortie. Elle parle de canalisation, de l'énergie, de protection. Évidemment, ces panneaux, à l'origine, sont placés sur ces vitrines pour les protéger ou pour bloquer un passage, ou pour dévier un passage, ou dévier une action, que ce soit sur ces devantures de magasins, ou alors de bâtiments, ou dans un cadre de chantiers de construction pour barrer l'accès à une zone qui n'est pas terminée, ou alors protéger les gens qui travaillent sur ce même site. Elles ont une action de régulation, je dirais. C'est un peu la même chose dans la rue. Il y a aussi également des notions d'énergie qui peuvent prendre place dans la rue, qui m'intéressent et qui nous concernent tous. 

Et évidemment, par le biais de ces aiguilles qui me concernent personnellement : question de transmission d'énergie ou de canalisation d'énergie ou de de captation d'énergie et de faiblesse, de force…