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Pour cette Warm Up Session, nous plongeons dans l'imaginaire pré-battle de la chorégraphe et beatmakeuse Inès Arabic Flavor.

Un entrelacs de freestyle, boxe et méditation donne corps à son rituel de training fortement inspiré des univers mangas. La danse d'Inès est celle irriguée par des mélodies classiques, des harmonies produites et des sons animés. La Session immersive dévoilera ainsi ses mouvements qui évoluent au rythme de compositions originales et de pas-de-deux inattendus. 
 
Cette invitation au mouvement est ensuite suivie d'une discussion avec Madeleine Planeix-Crocker, curatrice du cycle des Warm Up Sessions.
 
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Les Warm Up Sessions partent d'une volonté de découvrir, d'incarner et d'analyser collectivement les techniques de training dans la performance. Les Sessions ont pour ambition de positionner l'échauffement comme une étape essentielle de la création performative. Ainsi, le training est compris comme un point de départ de la production chorégraphique, théâtrale et de la performance, un processus à la fois de partage et de réflexion. En partant d'invitations inclusives, les Sessions cherchent à déconstruire les silos érigés entre le mouvement etla pensée. Le cycle propose un espace de pratique et une plateforme de discussion pour toutes et tous, élaboré de concert avec les invité·e·s. Dans ce terrain d'expérimentation, les publics deviennent des participant·e·s acti·f·ve·s, donnant naissance à un event éphémère et récurrent.

Danseuse Hip Hop pluridisciplinaire, Inès est une des figures de la nouvelle génération française.

Membre des crews 'Légendes Urbaines' et 'Vision’R', elle a gagné de nombreux battles et concours chorégraphiques en France et à l’étranger, et s’est illustrée dans quelques grands battles mondiaux (Juste Debout, Fusion Concept, Hip Opsession, Next Urban Legend etc).

Outre la démonstration, Inès aime la transmission. Elle a ainsi pu donner des workshops en Europe et aux États-Unis. Entre Locking, Popping et New Style, Inès aime redéfinir les lignes et créer de nouveaux codes, entre old school et new school.

Inès est également beatmakeuse, plus connue sous le nom de Arabic Flavor Music. Ses compositions sont écoutées dans le monde entier et elle collabore également avec les Twins sur différents projets (dernier en date les musiques de la tournée Juste Debout 2020).

Madeleine Planeix-Crocker est curatrice associée à Lafayette Anticipations.

Madeleine est également co-directrice de la Chaire "Troubles, Alliances et Esthétiques" aux Beaux-Arts de Paris et membre permanent du Conseil Scientifique de le Recherche de l’ESAD de Reims.

Diplômée de Princeton University en études culturelles, Madeleine a obtenu un Master spécialisé en Médias, Art et Création de HEC Paris et un Master 2 à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Elle y a porté un projet de recherche-création avec l’association Women Safe, où elle mène désormais un atelier de théâtre et d’écriture créative. Madeleine poursuit actuellement une thèse à l’EHESS (CRAL) autour des pratiques du faire-commun en performance contemporaine. 

Elle pratique la danse et le théâtre depuis l’enfance.

Transcription

Madeleine Planeix-Crocker
Bonjour Inès. Nos chemins se sont croisés dans un contexte assez inattendu à Sciences Po Paris où tu complètes actuellement ton Master 2 en communication, et tu as également été capitaine de l’équipe de danse Art’Core par laquelle nous sommes toutes les deux passées, mais tu tisses une constellation qui s’élargit déjà bien au-delà de l’institution lançant un défi très impressionnant au cadrage et aux conventions universitaires. En effet, tu es chorégraphe et danseuse hip-hop, membre de deux crews, Légendes Urbaines et Visionnaires, et tu es également beatmakeuse à renommée internationale. Donc autant te dire Inès, que je suis très contente que tu sois parmi nous aujourd’hui. 

 

Inès Arabic Flavor

Merci beaucoup, plaisir partagé.

 

Madeleine Planeix-Crocker

Alors pour commencer, j’aimerais revenir à ton invitation au mouvement dans lequel tu as convoqué un récit très particulier, où il me semble que tu te prépares à quelque chose. Est-ce que tu voudrais mettre en mot, pour nos publics, cette trame ?

 

Inès Arabic Flavor

ce que j’ai essayé de donner pour cette invitation au mouvement, c’est vraiment la préparation pré-battle, c’est à dire avant d’aller au combat, au combat dansé, mais au combat quand même. Ça veut dire qu’il y a toute une préparation physique. J’ai essayé de passer l'aspect articulaire etc pour rentrer directement dans l’échauffement vraiment dansé où je vais essayer de chercher des chemins différents avec mon corps, essayer d’explorer quelques sensations que j’ai pas forcément d’habitude pour voir jusqu’où je peux emmener mon corps. Ensuite, je vais essayer d’un peu poser, faire un temps calme où je vais vraiment réfléchir un peu méditer, où je vais aussi me mentaliser, toute seule, à me dire voilà, Inès let’s go, on y va, c’est le moment de tout envoyer. Donc c’est vraiment un temps calme que j’ai vraiment besoin d’avoir avant d’entrer en scène. Et ensuite, j’ai essayé de montrer un peu, du coup, on va dire juste avant l’entrée sur scène, où j’essaie de me chauffer au maximum et c’est là où je vais vraiment  tout envoyer pour essayer d’être vraiment déjà d’attaque quand je vais rentrer sur scène. pour montrer de quoi je suis capable tout simplement.

 

Madeleine Planeix-Crocker

Et on repère très bien ces trois différents temps pré-battle, qui nous amènent ensuite à la scène du battle, qui me semble finalement très importante à l’évolution de ta danse, dans ce qu’elle permet, notamment en matière d'expérimentation et d'extériorisation de ton expressivité face au regard des autres danseurs et des danseuses que tu y croises. Alors qu’est-ce que ce terrain du battle apporte à ta danse ?

 

Inès Arabic Flavor

Le battle c’est vraiment mon terrain de jeu favori. J’ai expérimenté, voilà, la scène chorégraphique, le battle, les créations, et c’est vraiment quelque chose qui me plaît particulièrement parce que déjà à la base je suis quelqu’un de compétiteur, je suis une compétitrice, j’aime bien me mesurer aux gens, dans la bienveillance bien évidemment, et c’est ça que j’aime bien aussi dans les battles hip-hop c’est qu’avant d’être des sportifs, avant d’avoir son ego, on est aussi des artistes qui veulent voir et comprendre la proposition artistique de l’autre, on va danser l’un·e contre l’autre. Il y en a un·e qui gagnera, il y en a un·e qui perdra, mais au final on aura apprécié se battre l’un·e contre l’autre, parce que chacun·e a une proposition différente. Même si on a des styles qui sont les mêmes, par exemple dans un battle avec des catégories, si je suis contre un·e locker, bah je vais danser du locking également, et même si on fait le même style, c’est-à-dire, on a les mêmes codes, les mêmes conventions, les mêmes bases etc., on a quand même différentes manières de euh d’appréhender le mouvement, d’appréhender le locking dans ce sens là. Après pour les battles all-style, là c’est beaucoup plus large. Je peux me mesurer à un·e krumper, comme à un·e breaker, comme à un·e danseur·se hip-hop etc. donc toutes les propositions sont là, et tout ça se fait dans un cadre compétitif, où à la fin il y a un· gagnant·e. Le battle ça m’apporte vachement dans ma pratique parce que ça me pousse à toujours vouloir être plus forte. Pas forcément plus forte que les autres - les autres c’est autre chose, vraiment être plus forte que ce que je faisais hier. C'est-à- dire qu'hier je dansais comme ça, j’ai envie que demain je danse encore mieux. Parce que si je danse mieux qu'hier, la personne qui m’avait battue hier peut-être que je la battrai demain. Donc c’est vraiment pour ça que le battle c’est vraiment quelque chose qui nourrit ma danse, et au-delà de ça, mon esprit compétitif, mon envie de toujours me dépasser, d’aller plus loin toujours euh progresser en fait  tout simplement.

 

Madeleine Planeix-Crocker

On va parler là d’autres choses qui nourrissent également ta danse, parce qu’on est dans l’actualité encore fraîche de la sortie de ton nouvel album S.O.K.. L’album est accompagné d’un court-métrage dansé qui a mon sens pourrait faire figure d’oeuvre à part entière, et ce qui indique aussi l’indissociabilité entre ta pratique de danse et également celle de la composition musicale.

 

Inès Arabic Flavor

Oui

 

Madeleine Planeix-Crocker

Et je voulais te demander quelle est l’origine de cette pratique qui est intrinsèquement co-construite entre la danse et la musique ?

 

Inès Arabic Flavor

pour moi la musique c’est quelque chose qui dépasse la danse. Après, on en avait déjà parlé, mais c’est une vision que je ne partage pas forcément avec tout le monde, mais à mon sens la musique prime sur le mouvement. Parce qu’une musique toute seule c’est magnifique, un·e danseur·se qui danse en silence, j’aime bien mais j’aime moins qu’un·e danseur·se qui danse avec une très belle musique. pour moi c’est quelque chose qui vraiment nourrit parce que le·la danseur·se pour moi est au service de la musique, dans le sens où, il·elle sert à la révéler. Ca veut dire que la musique est là, on l’entend, mais le·la danseur·se va nous faire voir la musique, et ça c’est quelque chose d’incroyable, et je trouve que du coup les deux se nourrissent. Par exemple,, quand j’ai collaboré avec, et je collabore toujours bien évidemment avec les Twins, qui sont des danseurs de renommée mondiale, les connaissant, je sais quelle va être la musique qui va les toucher et quelle va être la musique qui va révéler leur danse également. Après, on s’est bien trouvé parce que, ma signature c’est leur signature à eux aussi, beaucoup de break, beaucoup de modulations, parfois dans les tonalités, parfois dans les rythmiques, dans les logiques tonales etc…  Mais connaissant un·e danseur·se, je sais que si un·e danseur·se est beaucoup plus dans quelque chose de smooth, quelque chose de, qui a besoin de mélodicité, je vais plus mettre ça en avant dans ma musique. Si c’est un·e danseur·se qui est beaucoup plus dans quelque chose qui est plus percutant par exemple, je vais plus mettre en avant voilà les drums, les changements rythmiques etc… et les subtilités à ce niveau-là. Donc oui, la musique et la danse c’est vraiment  deux choses qui sont intimement imbriquées et qui le seront toujours et… moi personnellement dans ma pratique, j’essaierai jamais de les dissocier. Ca sera toujours un corps, un corps co-construit. 

 

Madeleine Planeix-Crocker

Donc en parlant de ce corps-univers danse-musique, il me semble qu’il y a de nombreuses influences qui le traversent finalement, et je voulais te demander d’où tu puises ses sources qui sont à la fois liées au mouvement et au son ?

 

Inès Arabic Flavor

Alors en ce qui concerne le, le son, j’ai deux influences majeures, j’ai la musique classique, et j’ai aussi quelque chose qui est complètement différent, c’est les mangas. j’ai une formation classique. J’ai commencé la musique quand j’avais cinq ans, j’ai fait du piano pendant dix ans, du solfège également. De mes cinq ans, jusqu’à mes douze ans, je n’ai écouté que de la musique classique. J’ai écouté du Chopin, du Liszt, du Beethoven… j’ai écouté que ça. J’écoutais pas de rap, pas de musique comment dire, plus actuelle etc. Donc c’est quelque chose qui a vachement nourrit ensuite ma musique hip-hop quand j’ai découvert du coup ce mouvement là. Ma découverte du hip-hop s'est faite grâce aux jeux vidéo. Elle s’est faite grâce aux jeux vidéo, grâce à plusieurs jeux vidéo. Ensuite quand j’ai regardé des shows télévisés tel que “Incroyable Talent”, ensuite en faisant quelques recherches sur YouTube, j’ai découvert la danse hip-hop, qui m’a directement vraiment plu. Et à mon premier cours de danse au conservatoire de Sevran, c’était une révélation.. J’ai dit, c’est ça que je vais faire et c’est ça que je fais du coup.donc quand on écoute mes musiques, j’essaie vraiment de mettre l’accent sur la mélodicité. Parfois je vais mettre des ensembles de cordes et aucuns drums dans mes instrumentales, parce que je veux juste qu’on entende bien la musique, la mélodicité de la musique et ensuite on reprendra sur un truc un peu plus hip-hop, mais il faut prendre le temps de tout faire. Et ensuite, une autre de  mes influences du coup, qui est relié à la fois à la danse et à la fois à la musique c’est les mangas l’univers de la pop culture japonaise, qui a largement inspiré mon dernier album Straight Outta Konoha (S.O.K.) parce que c’est un album avec uniquement des remix d’OST de Naruto, qui est mon manga animé préféré. Ça peut se voir sur mon t-shirt. C’est quelque chose qui m’inspire vachement à la fois en termes de visuels, à la fois en termes de graphisme, mais également en termes d’état d’esprit. on va dire que mon type de mangas animés préférés, c’est les Shōnens. c’est un type d’animé qui met en avant des jeunes garçons un peu naïfs, qui, un peu dénués de talent, qui à force de travailler très dur se hissent au sommet. Naruto qui est un moins que rien qui devient chef de son clan, hokage, euh Izuku qui devient le numéro un des héros, enfin bref, tout ça c’est un peu toujours la même logique. Et en fait le message principal véhiculé dans les Shōnens, c’est qu'on a rien sans rien. Ca veut dire qu’on peut-être pas forcément prédisposé à être un·e grand·e artiste, un·e grand·e musicien·ne, mais qu’à force de travailler et de croire en soi on peut arriver à faire des choses merveilleuses et on peut même surpasser les prétendus “génies de naissance” qui eux se reposent un peu sur leurs lauriers. Et du coup c’est un état d’esprit que j’aime beaucoup, parce que ça me pousse moi, même si, voilà, j’ai eu un environnement propice à la création qui a fait que, j’ai pu développer certaines capacités musicales, artistiques etc. j’ai quand même cet esprit guerrier où je me dis voilà, chaque matin on se lève, faut travailler, faut faire ce qu’il faut pour progresser, pour devenir meilleur, pour battre les autres, mais aussi se battre soi-même. Parce que c’est toujours bien d’être meilleur que soi-même à chaque fois. 

 

Madeleine Planeix-Crocker

Et je voudrais parler d’une autre forme de co-création qui est moins visible, mais qui est toute aussi importante, et présente aussi à savoir le pas de deux minutieusement chorégraphié avec le réalisateur Siinapse, que je salue. Et voilà, qui est un collaborateur de longue date aussi. Comment est-ce que tu envisages, ou vous envisagez la relation danse-caméra ?

 

Inès Arabic Flavor

Moi dans mon approche de l’art ou de l’expression de la danse, quand on fait appel à un·e cameraman, quand on fait appel à quelqu’un.e qui va capter notre mouvement, c’est absolument essentiel qu’il·elle soit en adéquation déjà avec notre danse, avec notre manière de voir les choses, mais c’est aussi essentiel qu’il·elle soit partie intégrante de la création. C’est vraiment quelqu’un.e qui va apporter sa pierre à l’édifice, qui va faire des propositions, et qui va apporter des visions différentes de ce que l’on avait et qui ressortiront du coup dix fois mieux parce qu’il·elle a l'œil du cameraman et pas forcément l'œil du danseur·se. 

Une vidéo de danse peut être super belle même avec un danseur·se qui est médiocre, très honnêtement, si le·la caméraman fait un travail incroyable. Mais une vidéo peut être très médiocre même si le·la danseur·se est très bon·ne mais que le·la caméraman n’a pas forcément cette sensibilité artistique pour suivre un.e danseur·se.
J’ai déjà fait des vidéos en deux prises - une prise plan large, une prise plan serré - et c’était magnifique parce que le·la cameraman connaît son travail, le·la cameraman sait capter de la danse parce qu’il·elle a cette sensibilité qui fait que voilà, directement il sait où aller chercher le mouvement pour le sublimer.

Donc forcément, la co-construction pour créer un visuel dansé qui est vraiment beau, cohérent et qui va capter le regard directement - parce qu’on vit dans une génération du swipe où si au bout de 5 secondes ça ne capte pas, on swipe, on passe à autre chose - pour que ça capte directement le regard il faut que ce soit, en terme de danse, efficace mais aussi en terme de caméra, efficace. Donc c’est pour ça que le choix du. de la caméraman, le choix de la musique, le choix du lieu, le choix de plein de choses, des plans etc c’est vraiment central et c’est vraiment super important. Il n’y a aucune chose qui doit être laissée au hasard, tout doit être pensé, tout doit être réfléchi et mis en œuvre correctement.

 

Madeleine Planeix-Crocker

Et c’était très impressionnant à voir en tout cas ce dialogue se construire de manière aussi fluide dans un espace que vous découvrirez. Pour finir, et peut-être prolonger un tout petit plus ce questionnement autour des co-présences et de la mutualisation de ces pratiques, je voulais te demander, Inès, quel est le rôle des communs dans ton travail ? 

 

Inès Arabic Flavor

Alors moi dans ma manière de travailler, je suis vraiment quelqu’un de poreux; ça veut dire  que je suis à l’écoute de tout ce qui m’entoure : que ce soit des gens qui ne font pas de danse qui me donnent leurs retours, que ce soit des gens qui ne font pas partie de mon univers qui me donnent des retours ou qui m’aident. Et forcément, ça va forcément nourrir, ça va  toujours nourrir. Par exemple, quand je suis rentrée à Art’core, j’ai rencontré en majorité - si ce n’est à 99% - que des danseur·se·s contemporain·e·s et classiques. Et au début je me suis dit… “bon, est-ce que je vais réussir à faire quelque chose avec eux·elles”.

Et au final il s’avère que les personnes que j’ai rencontré là-bas - en l'occurrence une danseuse classique et une danseuse contemporaine - m’ont tellement apporté en terme artistique, en terme de danse, en terme de conseils qu’elles ont pu me donner, de soutien qu’elles ont pu me donner, que je pense que c’est vraiment certaines des personnes qui m’ont le plus appris, au-delà de mes mentors qui m’ont appris à marcher tout simplement, qui sont là depuis que j’ai 12 ans et qui m’apprennent à danser. Mais c’est aussi des gens qui… auxquels on ne s’attendait pas du tout et que l’on aurait peut-être pas forcément “calculés” - si je puis dire - s’il n’y avait pas eu la danse qu’on avait en commun car on ne faisait pas partie des mêmes milieux sociaux, il faut se le dire. Et bien c’est des gens qui au final font vraiment partie de ma vie et qui m’ont vraiment poussé à un niveau supérieur.

Après en ce qui concerne la musique aussi, je collabore beaucoup. Je fais beaucoup de musique toute seule parce que j’aime bien explorer des choses etc, mais je fais beaucoup de musique en collaboration avec certaines personnes. Après il faut vraiment que je sois à l’aise avec la personne. Je vais collaborer avec quelqu'un avec qui le feeling passe, artistiquement, qu’on se comprenne, qu’il y ait un vrai ressenti commun, que ce soit fluide et que ce soit dans la bienveillance. Mais encore une fois, l’art c’est vraiment quelque chose de … en fait c’est tellement pluriel qu’on ne peut pas seulement se dire, je travaille mon flow et je le garde pour moi et personne mérite. Non, on est obligé à un moment de mutualiser les forces, et mutualiser nos savoirs, nos connaissances, nos sensibilités, nos manières de travailler. Il y en a qui ne travaillent pas du tout les mélodies… en beatmaking, et moi je les travaille beaucoup et je me dis et bien faisons équipe, vous allez travailler les percussions et les rythmiques et moi je vais plutôt travailler les mélodies, et du coup vu que la personne est très complète en drums et moi très complète en mélos, quand les deux s’imbriquent, ça fait un son qui est ultra ultra complet. Alors peut-être que si je l’avais fait toute seule, il n’aurait pas été aussi complet.

Donc oui, la collaboration c’est super important.

 

Madeleine Planeix-Crocker

Tu as vraiment touché à quelque chose qui est au cœur du programme des Warm Up Sessions aussi, à savoir tout ce qui est de l’ordre des relations contacts entre ces différents collaborateurs et collaboratrices ou entre les artistes et les participants et participantes qui nous suivent là derrière l’écran. Donc merci d’avoir capté Inès et d’avoir participé à ton tour à cette Session. Et à bientôt, je l’espère.

 

Inès Arabic Flavor

Merci à vous pour l’invitation.