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Trois pièces faciles, 2022 © Sico Carlier

Répondant en partie au travail de l'artiste Sico Carlier, cette rencontre pose la question suivante : la critique de l'homo-érostisme est-elle suffisante, ou est-elle une excuse pour que le plaisir continue ?


L'homo-érotisme est la lingua franca de l'autoreprésentation gay : extraits de films pornographiques, coupures de magazines de culturisme, parfois subvertis, souvent seulement légèrement titillés par la critique, sont son pain quotidien.

Mais elle ne parvient pas à aborder les problèmes politiques qui la concernent : sa présentation de l'identité comme une histoire continue, son parti pris masculiniste, la nécessité d'une critique de la représentation, la frontière entre plaisir et progressisme, l'auto-marchandisation de la culture gay, le potentiel parodique ou non de la muscle queen.

En fin de compte, l'homo-érotisme représente le mélodrame de l'écart entre les objectifs politiques publics et les désirs privés des individus - l'écart, toujours prétendument fermé, entre le désir et la théorie.